Adultes autistes sévères : la vie en unités plutôt qu'en HP?
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Un constat sans appel
La Délégation interministérielle à la stratégie nationale pour l'autisme et les TND ne nie pas ce constat.
Son bilan est sans appel, comme une triste liste à la Prévert.
Selon elle, les dispositifs d'accompagnement sont « mis en échec », parfois « maltraitants », avec de nombreuses « ruptures de parcours », des « prises en charge inadaptées », un « défaut d'accès aux droits », des « évictions suite à des violences sur le personnel », des « équipes insuffisamment formées aux spécificités de l'autisme et à l'accompagnement des troubles graves du comportement dans les établissements médico-sociaux et sanitaires »,
tandis que le « fréquent défaut d'accès aux soins somatiques » est un « facteur aggravant des troubles du comportement ».
« Ces troubles ont été fabriqués par incompétence dans le sanitaire ou le médico-social, sans aucun outil de communication ni d'aménagement du temps et de l'espace et une absence d'activités structurées », complète Danièle Langloys, présidente d'Autisme France.
Cette carence de prise en charge engendre, selon elle, « des comportements-problèmes » et, pour les régler, ces « patients » sont « bourrés de médicaments ». Claire Compagnon, à la tête de la délégation, admet à son tour que « ces traitements peuvent parfois renforcer les troubles et n'ont pas l'effet apaisant espéré ». Il y a alors souvent de la violence, envers soi-même ou les autres… En effet.
Des projets d'unités résidentielles:
Le groupe de travail dédié a identifié 200 à 240 personnes susceptibles d'intégrer ces unités, soit une quarantaine au total sur tout le territoire
. Encore faut-il les moyens dédiés, estimés par Autisme France à 160 000 euros par an pour une « place ».
Les premiers projets devraient être déployés dès 2021, avec des ouvertures en 2022 ou 2023, sans qu'un calendrier précis ne soit arrêté.
Un espoir pour ces humains « fracassés » ?