https://www.lepoint.fr/sante/covid-19-la-sante-mentale-mise-a-mal-28-05-2020-2377331_40.php#
EXTRAIT:
Au-delà des voies inflammatoires et immunitaires, la vulnérabilité infectieuse des personnes souffrant de troubles psychologiques semble également liée aux difficultés à respecter les gestes barrières et l'exposition au risque.
Cela peut être imputé aux troubles de la cognition, qui vont de la diminution de l'attention et de la mémoire de travail à une cognition sociale et un langage perturbés.
Des troubles alimentaires exacerbés
L'influence du contexte apparaît essentielle. Ainsi, la peur de la pénurie alimentaire a pu exacerber certains troubles, et notamment des troubles du comportement alimentaire (TCA comme l'hyperphagie, la boulimie ou l'anorexie mentale) se manifestant parfois par un approvisionnement et un stockage pathologique de denrées. Dans d'autres cas, l'alimentation a pu être envisagée de manière émotionnelle, avec des aliments appétissants (sucrés, gras, salés, faciles et agréables à consommer) pour se réconforter et soulager sa détresse.
D'un autre côté, les limites imposées aux déplacements quotidiens durant le confinement ont contraint le choix et la durée des activités physiques habituelles.
Or, si l'activité physique peut constituer un facteur de risque dans les TCA, elle est aussi un outil thérapeutique. La limitation forcée, avec un accompagnement thérapeutique des soignants parfois diminué, a donc pu engendrer un stress intense et conduire à un effet rebond des symptômes alimentaires. À savoir, pour l'anorexie mentale, des restrictions plus rigides, des rituels de pesée, des vérifications excessives de la taille ou de la forme de certaines parties du corps, ou encore des conduites compensatoires plus pathologiques telles que les vomissements.