L’imagerie fonctionnelle
Les techniques d’imagerie fonctionnelle du cerveau permettent d’étudier le fonctionnement du cerveau. Elles sont différentes et en quelque sorte complémentaires de l’IRM qui elle étudie la morphologie du cerveau, c’est-à-dire comment il est fait. Il existe maintenant deux types de techniques d’imagerie fonctionnelle du cerveau, celles avec injection d’un Isotope et qui sont pratiquées dans des services de médecine nucléaire, et l’IRM fonctionnelle qui est pratiquée dans les services de radiologie. Cependant, ces examens ne sont pas encore faits en routine et, pour certains, restent du domaine de la recherche. Ces examens se pratiquent généralement dans le cas d’épilepsies partielles et réfractaires aux traitements médicaux afin de poser une éventuelle indication chirurgicale.
Les techniques isotopiques consistent à injecter par une veine du bras un traceur radioactif que l’on va pouvoir suivre dans le cerveau en faisant des photos. C’est le principe de la Scintigraphie, mais avec des caméras plus sophistiquées. Il s’agit du SPECT ( Tomographie par émission Monophotonique) et de la TEP (tomographie par émission de positons). En mesurant soit le débit sanguin cérébral, soit le métabolisme du glucose dans le cerveau, ces méthodes d’imagerie permettent de repérer les foyers de l’épilepsie partielle. Ces examens peuvent être réalisés en dehors des périodes de crises (examen interictal) et dans ce cas, le Foyer est identifiable par ce qu’il est siège d’une diminution de débit sanguin ou de métabolisme. En période de crise (SPECT Ictal), le foyer sera en Hyperdébit ou en Hypermétabolisme.
L’IRM fonctionnelle a un objectif différent qui est de localiser les régions du cerveau impliquées dans des fonctions précises comme le mouvement, le language ou la mémoire, afin de respecter ces régions lors de la chirurgie. C’est un examen qui ne nécessite pas d’injection de produit de contraste mais l’enfant doit pouvoir réaliser les consignes précises qui lui sont demandées et ne pas du tout bouger la tête pendant au moins 1 heure.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM)
C’est un examen d’imagerie du cerveau, comme le Scanner, mais il ne délivre pas de rayons X. La machine d’IRM est comme un gros aimant, c’est pourquoi on ne peut faire l’examen si l’enfant a un appareil dentaire, un pace-maker, ou tout autre objet métallique dans ou sur le corps.
L’enfant est là aussi allongé, dans un large cylindre ouvert aux deux extrémités. La machine fait un peu de bruit, mais on propose aux enfants des bouchons d’oreille et il n’est pas rare que l’enfant s’endorme pendant l’examen tant le bruit est régulier et monotone.
En revanche, l’examen dure plus longtemps qu’un scanner, environ 30 minutes, pendant lesquelles l’enfant ne doit pas bouger la tête. Une prémédication, parfois même une anesthésie générale, peuvent être nécessaires chez les enfants les plus jeunes ou non coopérants. Parfois, on peut aussi être amené à injecter un traceur par voie intraveineuse.
L’examen est réalisé aussi dans un service de radiologie et interprété par un radiologue. L’IRM donne des images plus précises que le scanner, et en plus dans différents plans de coupes. On y voit bien les différentes structures cérébrales, on y distingue la substance grise et la substance blanche, on peut aussi y voir précisément les vaisseaux. C’est l’examen de choix pour rechercher s’il existe une Lésion cérébrale ancienne ou récente à l’origine de l’épilepsie. On peut également suivre l’évolution d’une lésion en refaisant l’IRM régulièrement à quelques années d’intervalle.
La tomodensitométrie du cerveau ou scanner cérébral
C’est un examen radiologique qui permet en quelque sorte de faire une radio “en épaisseur” du cerveau, c’est-à-dire que l’on obtient des images de “tranches” de cerveau reconstruites par la machine.
L’enfant est allongé sur l’équivalent d’un lit et la machine fait des images de sa tête en quelques minutes. L’examen ne fait pas mal (ce sont des photos), il peut cependant parfois y avoir une piqûre pour injecter un produit de contraste dans une veine, pour mieux voir les vaisseaux du cerveau. Il est rare qu’il nécessite une prémédication car chaque photo est courte et l’enfant peut un peu bouger entre.
L’examen se fait dans un service de radiologie et est interprété par un radiologue. C’est souvent un examen de première intention ou d’urgence (pour un traumatisme cranien par exemple). On peut voir s’il existe un saignement anormal dans le cerveau, ou une augmentation de la pression du liquide intracérébral, ou des calcifications anormales, etc…
Électro-encéphalogramme
Il consiste à enregistrer l’activité électrique émise par le cerveau : cette activité qui existe chez tout un chacun est anormale chez le sujet épileptique, pendant les crises et souvent entre les crises, particulièrement pendant le sommeil.
Le technicien ou la technicienne d’ EEG colle ou pose des électrodes (des petites plaques de métal complètement indolores) sur la tête de l’enfant, que l’on relie par des fils à un appareil enregistreur. Le tracé défile sur papier ou plus souvent sur un écran et est stocké dans un ordinateur. On enregistre au moins 30 minutes, en externe au laboratoire d’EEG, mais on peut parfois avoir besoin d’un enregistrement plus long sur plusieurs jours en hospitalisation et sous vidéo simultanée, ce qui demande une participation active des parents pour noter les crises, surveiller l’enfant et bien le cadrer sur l’écran où il est filmé.
C’est le médecin EEGiste et/ou le neurologue qui interprète le tracé. Entre les crises, le tracé peut être normal mais on peut aussi y voir des signes indirects évocateurs du type ou de la localisation de l’épilepsie (par exemple des pointes localisées, ou des pointes généralisées). Si on a « la chance » d’enregistrer des crises, les informations sont souvent plus précieuses, permettant de préciser le type des crises, leur point de départ, leur diffusion, etc… Avec ces informations, les éléments cliniques recueillis par le médecin, les données du Scanner ou de l’IRM selon les cas, voire la neuropsychologie, il est en théorie possible de faire le diagnostic du type d’épilepsie présenté par l’enfant et de choisir un traitement adapté à son cas.